La Seigneurie du Triton, l’un des plus beaux endroits du monde

Par Johann–

La Seigneurie du Triton, l’un des plus beaux endroits au monde (tout simplement).

Je pense que je peux sans rougir me considérer comme un voyageur. J’ai vécu en France, au Vietnam, au Canada. J’ai exploré de nombreux recoins d’Asie, d’Afrique, d’Amérique du Nord et du Sud. Si j’estime avoir gardé une âme d’enfant et une capacité assez développée d’émerveillement en voyage, il faut tout de même une certaine dose d’exceptionnel pour m’émouvoir. Et donc, si je vous affirme les yeux dans les yeux que le domaine de la Seigneurie du Triton est l’un des plus beaux endroits qu’il m’ait été donné de voir sur terre, c’est en pesant mes mots.

La Seigneurie du Triton, on la connaît bien chez Toundra. On n’hésite pas à la proposer malgré sa relative isolation géographique, certains du succès qu’elle remporte auprès de chaque voyageur. Et pourtant, cet historique refuge de chasse perdu au cœur de la Haute-Mauricie, qui a vu défiler jadis des grands de ce monde comme Theodore Roosevelt, Winston Churchill ou Harry Truman, est dans une large mesure un paradis perdu réservé aux initiés.

Paradoxe qui contribue à lui conférer un statut de terra incognita, la Seigneurie semble être de ces lieux dont on fait le rêve d’une vie mais qu’on pense n’atteindre jamais. Pourtant, elle s’inscrit avec une facilité déconcertante dans un itinéraire classique de découverte du Québec. À mi-chemin entre le populaire Parc National de la Mauricie et le Lac Saint-Jean, Lac-Édouard, petit village qui tient lieu d’écrin à ce joyau de nature sauvage, ne se situe qu’à quelque 4h30 de route de Montréal.

Rapidement après avoir dépassé le Parc de la Mauricie, dont déjà la population humaine se résume à quelques rangers, la route s’enfonce dans une succession de denses forêts et de lacs dont les eaux tranquilles ne semblent perturbées que par le passage d’un castor facétieux. Atteindre le Triton est le début de l’aventure. La Tuque, localité improbable dont la renommée tient surtout à sa… station-service, marque votre approche. Quelques kilomètres plus loin, Lac-Édouard, et son dépanneur. Dépanneur au sens québécois, c’est-à-dire épicerie, magasin général, lien au monde extérieur dans lequel l’enjoué propriétaire propose en vrac des légumes et des piles triple A, de la bière et du bois de chauffage, du matériel de pêche ou du fromage à la crème. Essentiel aussi, le dépanneur, car il possède un téléphone. Un poste fixe avec un fil, à l’ancienne. Jetez un œil à votre portable, pour rire. Pas de réseau. C’est donc du dépanneur que vous appellerez la Seigneurie pour avertir de votre arrivée imminente. Pas question de débarquer à l’improviste comme un vieil ami de passage en ville, car la route, simple piste en graviers à partir d’ici, s’arrête 10 km plus loin, sur un vague parking assorti d’une jetée. On viendra vous chercher en bateau, avec armes et bagages, et c’est de lac en lac, progressivement envahi par le vague sentiment de ne plus bien savoir dans quoi vous vous êtes embarqué, que vous glisserez en direction de la Seigneurie.

Ce que vous venez d’entrevoir du domaine, qui vous paraît immense, n’en est que la portion congrue. La partie émergée de l’iceberg. Vous venez de découvrir la cerise, il vous reste encore tout le gâteau. Imaginez : 45 km2 de territoire privé, 12 lacs, des forêts à perte de vue… et surtout une faune si abondante qu’elle s’expose sans crainte, certaine de son bon droit et de son titre de propriété d’un territoire sur lequel vous n’êtes, ne l’oubliez pas, qu’un invité de passage.

C’est d’abord au rythme des flots que se vit l’expérience du Triton. À votre disposition, canots à rames ou à moteur vous promettent d’inoubliables explorations des lacs et rivières du domaine. Laissez-vous porter, laissez-vous surprendre. Par la majesté des forêts, par le silence rompu seulement par les chants d’oiseaux, par les eaux des lacs d’un calme plus qu’olympien, par l’affairement d’un écureuil ou d’un raton-laveur. Ou bien prenez les devants. Partez à l’affût, jumelles en main, et débusquez l’orignal, le castor, ou l’ours noir. Chaussez vos chaussures de randonnée et arpentez l’un des nombreux sentiers forestiers, étudiez les fleurs sauvages et les sapins centenaires.

Quelle que soit la composition de votre petit groupe d’explorateurs, le Triton est aussi un terrain de jeu idéal pour des bonheurs plus simples : en bord de lac les plages invitent au farniente et l’eau dont la température en juillet et août n’a pas à rougir devant celle qui baigne les bancs de sable surpeuplés de Nice ou Biarritz accueille avec bienveillance toute tentative de pataugeage.

Porté par mon apologie du domaine, j’en oublierais presque de vous parler de l’auberge en elle-même, ilot de confort sans prétention qui sublime l’océan de nature sauvage qui l’entoure. Dans une atmosphère chaleureuse aux odeurs de bois franc, on vous accueille ici à la fois en hôte de marque et en ami de trente ans. Parfait équilibre de petites attention qui font la différence et de respect affirmé de votre envie de liberté de découvreur des grands espaces.

Les chambres mettent en exergue le confort d’une auberge familiale. Il n’est pas question de luxe ici, mais simplement de bien-être. Certaines chambres sont assorties d’une salle de bain privée. D’autres, facétie de l’architecture originale de cette demeure historique qu’on a voulu conserver, partagent avec leur voisin. À quelques kilomètres de l’auberge principale, quelques chalets disséminés sur le domaine proposent l’immersion ultime. Une fois installés, vous êtes face à vous-même et à la nature. Bien-être et confort plutôt que luxe, là encore. Mais une expérience inoubliable quoi qu’il en soit.

Le défaut du Triton ?

Car il y a bien un défaut, n’est-ce pas ? Oui, et un gros, un énorme, un insurmontable : celui de réduire le temps. Quel que soit le nombre de nuits que vous aurez réservé, votre séjour vous semblera toujours trop court.

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Consultez nos deux programmes le Québec des Premières Nations et le Québec en famille qui incluent tous deux une étape au Lac Édouard. (pour les professionnels du voyage).

Si vous êtes un particulier, rendez-vous dans votre agence de voyage locale préférée et renseignez-vous sur les voyages offerts au Québec et à la Seigneurie du Triton.