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5 parcs de la Sépaq à explorer près de Montréal

Écrit par Léonore

Les mythes fantasmagoriques des paysages canadiens ont certainement trouvé une part d’inspiration dans la province du Québec. Celle-ci, grande comme trois fois la France (1 550 000 km² !), regorge de trésors aussi surprenants les uns que les autres. Des 761 000 km2 de forêt aux abords du Saint Laurent, de l’océan aux milliers de lacs, en passant par une faune digne d’une encyclopédie et d’une flore à faire pâlir les plus grands naturalistes, cette province mérite une attention toute particulière.

C’est ainsi que 25 parcs provinciaux -communément appelés parcs nationaux- ont vu le jour au Québec afin de préserver cet environnement fabuleux. La plupart de ces parcs nationaux sont aussi des lieux de villégiature. On peut donc y séjourner en camping, chalets ou prêt à camper. Une magnifique façon de s’imprégner de la nature ! C’est donc en compagnie de deux Toundrigo extrêmement efficaces (même pour attirer les moustiques), Céline et Jessica,  que nous sommes parties explorer les perles de 5 de ces parcs. Immersion en pleine nature, nuitées en camping, activités de plein air et bonne humeur ont rythmé ce séjour.

Jour 1 : Parc National de Plaisance

Nous arrivons au Parc National de Plaisance, niché au cœur des marais à 145km de Montréal, où nous attend Jean-François, responsable conservation et éducation. Passionné par la nature, il nous explique l’histoire de ce parc, crée en 2004.

Malgré sa taille plutôt réduite, 28 kilomètres carrés recouverts à 68% d’eau, le parc regorge d’anecdotes qui en font sa singularité. De l’histoire du barrage Carillon dans les années 1960, aux sombres expropriations qui ont amené à la création de ce parc, Jean-François connaît tout : il a rencontré chacun des acteurs de l’histoire, et cherche avant tout à protéger le patrimoine humain qui façonne cet endroit. Ce n’est pas pour rien que le Prince Philipp de la couronne anglaise venait chasser ici pour retrouver le calme. C’est d’ailleurs lorsqu’on croise le maire d’une commune voisine en train de faire son tour de vélo quotidien qu’on se rend compte du côté intimiste du parc !

chemin

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Au-delà de son aspect familial très intéressant (jeux d’eau pour les enfants, prêt de jeux sans frais au centre communautaire, activités découverte, etc..), de son offre hébergement complète (33 prêts à camper, 3 yourtes, 150 emplacements de tentes et 1 chalet) ; le Parc de Plaisance est un trésor pour l’observation de la faune. De nombreuses espèces sillonnent ses sentiers, se cachent dans ses sous-bois, se camouflent dans ses marais. Jean-Marc, garde-parc/patrouilleur, nous raconte qu’on y croise notamment la plus forte concentration de colonies de castors du Québec, le Pic flamboyant au dos blanc et 3 espèces de tortues, dont certaines ont le goût de s’aventurer sur les routes… Ouvrez bien les yeux ! Selon les vacanciers qui visitent le parc ‘’il y a comme un air de Louisiane’’. Les alligators en moins.

20 ans

tortue

Jour 2 : Parc National du Mont-Tremblant

Après 1h45 heures de route, nous arrivons près du Parc National du Mont Tremblant. Nous voyons de loin les pistes de ski éparpillées entre les arbres,  et passons devant un télésiège nommé Mont Blanc. Prétentieux ? Pas tellement si l’on regarde le relief de ce parc !  Certes, le point culminant atteint 935 mètres d’altitude (quelques 3 875m de moins que notre Mont Blanc alpin), mais les paysages sont à couper le souffle… Qui a dit que le Québec était plat ?  Mais ce n’est pas seulement le relief qui caractérise ce parc. L’eau est omniprésente. En tout, ce sont 400 lacs, points d’eau douce et 6 rivières qui sont éparpillés parmi ces montagnes. Celle-ci est d’ailleurs particulièrement pure car aucun bateau à moteur n’est autorisé dans le parc.

lac

canot

C’est en voyant une carte du Parc que nous nous rendons compte de l’étendue de celui-ci.  Il serait mal venu de sous-estimer le lieu et de le limiter aux pistes de ski qui sont bien connues des montréalais l’hiver.  Le Parc est en fait le troisième plus grand du Québec, avec quelques 1 510km carrés répartis sur 3 secteurs, bien différents les uns des autres :

  • Secteur La Diable: achalandé, comprenant une foule d’activité, « centre-ville » du parc sur lequel on peut déjà retrouver quelques 10 chalets EXP, 30 prêt à camper, 5 chalets nature et de nombreux emplacements de camping
  • Secteur Pimbina: familial, très tranquille
  • Secteur de l’Assomption: très populaire pour la pêche. Chaque chalet/yourte possède un ponton avec son embarcation !

Marie-Ève, déléguée commerciale, est notre guide, GPS et conductrice pour 2 jours. Nous commençons par visiter le Secteur de la Diable. Quelle douce ambiance nous trouvons-là ! Les équipements sont modernes, les plages et rives sablonneuses propres,  la forêt s’étend à perte de vue.

arbres

L’après-midi, nous décidons de prendre un peu de hauteur, avec une activité via ferrata. Courageuses et intrépides, nous choisissons le parcours débutant. Eh, il ne faudrait pas que les toundrigo restent coincées en haut d’un rocher ! Accompagnées de Rémi, guide et grand gaillard passionné de via ferrata et d’escalade, nous parcourons les parois de granit, aussi gracieusement que les bouquetins savoyards. Après une bonne heure de montée sur les échelons, les ponts suspendus et les poutres,  nous arrivons à environ 700m d’altitude. Le Pic Johannsen, 935 mètres, nous fait face, la Rivière de la Diable sillonne à nos pieds, les arbres se déroulent sous nos yeux, le pygargue à tête blanche tournoie dans le ciel, le silence est de rigueur. La nature dans son état brut se révèle, majestueuse.

via ferrata

Jour 3 : Parc National du Mont Tremblant

Le réveil se fait face à un lac troublé par le brouillard. Matin brumeux, matin mystérieux !

canot

Nous rejoignons ensuite Marie-Eve qui nous emmène pour un tour de canot sur la Rivière du Diable. Nous sommes guidées par Éric, garde-parc naturaliste depuis 20 ans.

Mais d’où vient ce nom qui ne donne pas envie de se jeter à l’eau ? A l’époque des Amérindiens, lorsque de gros orages survenaient, les montagnes paraissaient trembler (je vous laisse faire le rapprochement avec le nom du Parc…). Les Premières Nations croyaient alors à l’œuvre du Diable. Notre guide nous affirme que ça n’a rien à voir avec la terre rouge qui couvre le sol de la rivière. En tout cas, les esprits se sont bien calmés depuis, car la rivière coule gentiment et le courant nous porte doucement …

canot

La balade est exceptionnelle, le canot sillonne le lit de la rivière,  les oiseaux chantonnent, les petites rives sablonneuses se succèdent et les canards se font dorer la pilule. Un rêve éveillé !

Nous prenons ensuite la route pour rejoindre un autre secteur, celui de l’Assomption. C’est une route d’une heure trente qui sépare les deux lieux, et l’on mesure alors toute l’étendue du parc ! Ce secteur est plus intimiste, sauvage. Pour chacun des 9 chalets et 9 yourtes, il y a une embarcation au bord d’un lac. De quoi passer d’excellents moments en famille ou entre amis !

canot

Jour 4 : Parc National d’Oka

A 1h30 de Montréal se trouve le Parc National d’Oka, où nous avons rencontré Marie-Claude, garde-parc/patrouilleur. Ce parc de quelques 25km carrés a un petit air des Landes françaises avec ses grands pins et ses nombreux sentiers menant à la plage. Celle-ci s’étend sur quelques kilomètres. Avec sa location d’équipements nautiques, son école de voile et ses jeux, la plage ne paraît pas être au bord d’une rivière !

lac

plage parcs nationaux

Le parc a mis en place une excellente accessibilité pour les personnes à mobilité réduite. L’espace hébergement est quant à lui composé de 900 emplacements de tente, 42 prêts à camper traditionnels, 20 prêts à camper étoile et une dizaine de petits chalets compacts à l’aspect ultra-moderne.

Le parc propose également de nombreux sentiers très accessibles à vélo ou à pieds, dont certains chargés d’histoire. C’est ainsi que nous parcourons le Calvaire d’Oka accompagnées de Francis, garde-parc naturaliste. Bien plus agréable que son nom laisse à penser, ce chemin possède une véritable histoire théologique –avec 4 oratoires et 3 chapelles- autour des sulpiciens arrivés au 18e siècle pour convertir les amérindiens au catholicisme.

Des activités participatives sont également menées au parc, pour tout type de clientèle. Le soir, nous assistons par exemple à une conférence sur les étoiles. Les toundrigo peuvent désormais repérer l’étoile polaire en un coup d’œil. On ne perd pas le nord on vous dit !

Jour 5 : Parc des Iles de Boucherville

pano parcs nationaux

Quel étonnement de trouver à moins d’une heure de Montréal un parc comme celui-ci ! Nous sommes chaleureusement accueillies par Rémi, responsable du service à la clientèle, Christian, garde-parc naturaliste, ainsi que des jeunes cerfs de Virginie que nous croisons au bout de quelques minutes de visite. En effet, le parc en compte 18 au kilomètre carré !
Le Parc est un des seuls marais le long du Saint Laurent, et la préservation des espèces y est de mise : 7 espèces de chauve-souris sur les 8 présentes au Québec fréquentent le parc, un système de préservation des couleuvres brunes est en place, un suivi sur la propagation des roseaux communs est fait … Les marais représentent le deuxième écosystème de la planète après la forêt tropicale, alors autant bien s’en occuper !

Pendant quelques heures nous parcourons le parc en voiturette de golf. Aucun autre engin à moteur n’est autorisé, rendant ainsi les environs calmes et l’air particulièrement pur. Pour traverser une des rivières du Parc et faciliter le transport de bagages et de personnes, il existe un bac un câble circulant de 9h à 21h en haute-saison. Une navette permet également le transport depuis Longueuil.

C’est en milieu d’après-midi que nous quittons ce petit havre de paix pour retourner sur Montréal. Le soir, mes co-équipières de camping me manquent, je suis à deux doigts d’installer ma tente dans le jardin et de faire un feu. Heureusement, grâce à leur proximité avec la ville, ces parcs nationaux visités pendant 5 jours sont facilement accessibles, et je suis certaine d’y retourner pour de nouvelles aventures !

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