Le top 10 de la route 66: La Mother Road dans tous ses états
Par Alexandra —
Il est des routes qui sont mythiques, dont seul le nom évoque une expérience, un voyage, une épopée. La Route 66 fait indéniablement partie de celles-là. Près de 4000km séparent Chicago de Los Angeles, et au-delà de cet aspect géographique, c’est surtout tout un folklore découlant d’une histoire qui l’a faite devenir, au fil du temps, un véritable symbole.
Un peu d’Histoire…
En effet, la route 66 a vu le jour en 1926, d’une volonté des citoyens de créer une route qui relierait le Mid-West Américain au Far West. Elle fut la première route goudronnée des États-Unis, si bien que les américains la surnommèrent « Mother Road » ou encore « Main Street of the USA ». Peu de temps après sa construction, il y a eu le fameux krach boursier de 1929.
Toujours dans les années 30, un phénomène météorologique entraîna l’utilisation intensive de la route 66. Dans les plaines du Missouri, du Kansas, de l’Oklahoma et à leurs alentours, survient une vague de sécheresse. À la base, ces régions vivent principalement de l’agriculture et sont le « grenier de l’Amérique ». Apparaît alors le phénomène du « Dust Bowl », ces tempêtes de sable/poussière très intenses qui vont s’abattre régulièrement sur ces zones pendant plus d’une dizaine d’années. L’unique solution était de fuir. Le pays a alors connu une véritable ruée vers l’ouest où on estime à près de 3 millions, le nombre de gens partis vers la douceur Californienne, à la recherche d’un monde meilleur. Cette migration a donc eu un impact important sur la route 66 qui était le principal moyen pour se rendre jusqu’en Californie.
Célèbre photo « Migrant Mother » de Florence O. Thompson, 1936
La Route 66 connaît un essor sans précédent jusque dans les années 60, où Eisenhower, après une visite en Allemagne, décide de créer un réseau autoroutier similaire. Très vite, la Route 66 se voit désertée et même, sur plusieurs tronçons, détruite au profit de l’autoroute, et de nombreux commerces situés dans les villages autour ferment leurs portes. Parfois, ce sont même des villages entiers qui sont abandonnés, laissant place aujourd’hui à des villages-fantômes.
Depuis les années 85-90, la Route 66 renaît de ses cendres, notamment grâce à de nombreux mouvements et associations de nostalgiques qui ont voulu faire revivre l’esprit mythique de la Route. Certains commerces et villages ont une deuxième vie depuis cette époque. La Route 66 quant à elle, reste très présente dans la culture moderne avec des films comme Easy Rider, Forrest Gump, ou encore plus récemment Cars.
Après avoir traversé cette route mythique pendant 2 semaines, voici donc en 10 points, ses incontournables par ordre chronologique (attention, l’alerte subjectivité est à son maximum!)
-
CHICAGO, LA MODERNE
S’il s’agit de l’une des 3 plus grandes villes des États-Unis, Chicago n’a clairement rien à envier à sa consœur New York. Son centre-ville se joue de plusieurs types d’architecture, entre moderne, classique et art-déco, un mélange des genres qui intrigue et qui attire à la fois.
Le quartier du Loop est LE quartier central de la ville, où l’on retrouve tous ces styles. Ne manquez pas Grant Park et Millenium Park, deux parcs aménagés qui suivent dans la longueur le bord du fameux Lac Michigan, où l’on ne se sent pas vraiment en centre-ville. C’est une balade très agréable. On peut même s’y baigner puisqu’elle a près d’une trentaine de plages donnant sur le lac. Je n’ai malheureusement pas eu le temps de visiter le célèbre Institute of Arts, l’un des musées d’arts les plus connus du monde, mais j’y retournerai pour sûr !
D’autres quartiers valent aussi le détour, comme le vieux Chicago, qui fait étonnamment penser à Brooklyn ou encore à Montréal. On peut facilement y rester 3 jours tant il y a de choses à faire et à voir. L’art de rue y est également très présent si vous aimez ça, foncez !
Le Haricot Magique
-
LE MUSÉE SUR ABRAHAM LINCOLN À… LINCOLN !
Je ne vous prends pas au dépourvu puisque j’ai mentionné plus haut que l’alerte subjectivité était maximale. Et vraiment, j’aime beaucoup les musées, mais pas tous. En fait j’affectionne principalement les musées sur l’Histoire.
Sur notre route pour Springfield, on fait un arrêt dans la ville de Lincoln. Comme son nom l’indique, la ville a été renommée pour Abraham Lincoln (bien qu’il n’y soit pas né, il y a vécu de nombreuses années). Nous avons donc visité ce musée (avec la maison d’Abraham) dédié au 16ème Président des États-Unis. La visite est super intéressante et les pièces assez fournies. On retrace alors toute son histoire notamment l’abolition de l’esclavage et son rôle dans la guerre civile. En revanche, tout est en anglais. Les musées historiques américains ont souvent tendance à être chargés (pour ne pas dire lourds) en patriotisme et ce n’était heureusement pas le cas de celui-ci. L’appréciation n’en est donc que plus belle !
Facade du musée d’Abrham Lincoln
-
RED OAK II, LE VILLAGE RECONSTITUÉ DES ANNÉES 20
C’est un arrêt que nous avons fait un peu par hasard (seul un de nos guides en parlait rapidement) et pas des moindres ! Bienvenue au village reconstitué de Red Oak II. C’est en fait le pari fou de Lowell Davis, un artiste qui a quitté son village natal de Red Oak, situé à une vingtaine de kilomètres, dans les années 50 jusqu’à son retour dans les années 70 où il s’est aperçu que Red Oak était devenu un village fantôme, comme de nombreux villages après la construction de l’autoroute. Cet artiste dans l’âme a donc entrepris de reconstituer son village tel qu’il l’a connu dans les années 30. C’est ainsi qu’en 1987 il crée Red Oak 2. Ici, on fait un véritable bond dans le temps : on visite l’ancienne école, la gare ou encore les vieilles stations essence, tout est superbe !
-
« POP’S », LE PLUS GRAND MAGASIN DE SODAS AU MONDE
Parce qu’aux États-Unis, il y a toujours un truc qui est «le plus beau », « le plus grand », « le plus fort », je ne pouvais pas faire un top sans mentionner l’un de ces superlatifs et ce sera donc la plus grande boutique de sodas au monde. Du soda à perte de vue !
Dans cette énorme boutique située dans le village d’Acardia dans l’Oklahoma, il y a une variété de plus de 500 sodas provenant du monde entier. Il y en a pour tous les goûts, de toutes les couleurs et pour tout le monde. Entre les classiques colas et autres limonades, on retrouve des sodas aux saveurs insoupçonnées telles que le litchi, le pin, ou encore la figue de barbarie (poire de cactus) auquel j’ai immédiatement succombé, un régal !
-
LE MUSÉE « MOTHER ROAD » QUI VOUS DIT TOUT SUR LA ROUTE 66
Cette étape à Clinton, toujours dans l’Oklahoma, est LE musée dédié à la route 66 qu’il ne faut pas manquer du trajet ! Seul point négatif : tout est en anglais. Avec ses images d’archives et ses différents objets, le musée retrace l’Histoire de la Route 66, de sa construction à sa renaissance en passant par ses années folles et années désertes… Une visite mémorable qui en fait un incontournable du séjour. C’est grâce à ce superbe musée que j’ai pu en savoir plus sur l’histoire de la Route 66 et ainsi vous faire mon beau récap en début d’article. Comme quoi, la vie est bien faite !
-
SANTA FE, LE COUP DE CŒUR
Après quelques mois, je réalise que j’ai toujours du mal à décrire la sensation que l’on a eue en arrivant à Santa Fe, mais on s’y sent tout de suite très bien. L’architecture est vraiment différente de tout ce qu’on a pu voir jusqu’à présent. On retrouve bien l’influence Amérindienne mais aussi coloniale Espagnole. Cela forme un mélange coloré, doux et harmonieux à la fois.
Santa Fe, c’est l’un de nos coups de cœur du voyage à tous. D’abord parce qu’en tant que deuxième plus vieille ville des États-Unis, elle est chargée en Histoire et en Culture. Tout commence sur la place principale de la ville avec le Palais des Gouverneurs et le Musée du Nouveau-Mexique qui nous en apprennent plus sur l’Histoire depuis les Premiers Habitants, la Colonisation Espagnole puis Anglaise, jusqu’à aujourd’hui.
On arbore ensuite les rues de la vieille-ville qui est vraiment belle. L’architecture nous éblouit davantage au fur et à mesure que l’on avance, avec une mention spéciale pour la Cathédrale.
Santa Fe, c’est aussi une ville d’artistes. Lorsqu’un collectionneur d’arts se rend aux États-Unis, il passera forcément à New York, sûrement à Chicago, et probablement à Santa Fe qui est également une étape incontournable car elle est réputée dans le monde entier pour son art et ses galeries.
C’est donc sur ce thème que nous finirons notre journée en visitant l’excentrique « Meow Wolf » imaginé par George RR Martin, l’écrivain et créateur de Game of Thrones, où l’on passe deux heures formidables, peut-être trois, on ne voit pas le temps passer dans cet endroit improbable, magique et déluré. Les adjectifs me manquent mais Sandra le décrit très bien dans son article juste ici.
-
LE MAJESTUEUX GRAND CANYON, UN MUST A VOIR UNE FOIS DANS SA VIE
Inutile de vous parler longuement de cette merveille de la nature que l’on ne présente plus, alors qu’une belle photo fera largement l’affaire ! Ce n’est pas seulement un must de la Route 66, mais c’est aussi l’incontournable des trucs à voir au moins une fois dans sa vie !
-
HOOVER DAM, LE BARRAGE DE GEANTS
Sur le trajet entre Kingman et Las Vegas, on fait un arrêt à Hoover Dam. C’est un gigantesque et impressionnant barrage qui alimente le Nevada, la Californie et l’Arizona en énergie. Ce barrage est si grand qu’il y a plus d’un million de visiteurs par an.
La construction de ce dernier a tout de même coûté la vie à près de 150 personnes.
-
LE STRIP, L’ARTERE PRINCIPALE DE LAS VEGAS, AU CŒUR DU VICE
C’est vraisemblablement en vous baladant sur le Strip que vous comprendrez pourquoi Las Vegas est surnommée Vice City (la ville du vice) ou encore Sin City (la ville du pêché). Le Strip, c’est l’artère principale de la ville où se suivent les énormes complexes hôtels-casinos-resorts-restaurants-piscines à vagues-aquariums-zoo-salles de concerts-et j’en passe. Qu’on l’aime ou qu’on la déteste, Vegas épate par sa folie, son excentricité, sa vie nocturne hyper branchée et son ambiance de jour sans lendemain. Et tout ça, dans une ville construite au beau milieu du désert !
-
LES DINERS, OU LE FOLKLORE DE LA BOUFFE A AMÉRICAINE
Les diners à l’américaine, c’est aussi une grande partie du voyage. Ces restos de bord de route, pas chers et souvent kitsch font également partie du mythe de la Route 66. Contrairement aux idées reçues, on y mange pas si mal : salades, soupes, légumes et bien entendu il y a toujours des sandwiches et fameux burgers. Les portions quant à elles sont… américaines donc des assiettes super grandes que l’on finit rarement. Mais tout le concept est autour de votre repas : déco, couleurs, néons qui clignotent, serveuses aux tabliers rayés. On se croirait dans un film, l’expérience est totale !
-
(BONUS) : LA MAISON DE WALTER WHITE À ALBUQUERQUE
Avis à tous les fans de la série Breaking Bad, la Route 66 passe à Albuquerque, la ville dont vous avez tant entendu parler dans la série. Et pour cause, quasiment l’intégralité de la série y a été tournée. Sacré coup de pub pour la ville. L’occasion, si vous le souhaitez de passer voir la fameuse maison de Walter White, le héros de la série. Ne vous approchez pas trop près de la maison cependant, les propriétaires veillent au grain et ont l’air… pas mal aigris par la vie à Albuquerque !
Vous l’aurez compris, la Route 66 c’est plein de paysages, de rencontres et d’histoire. Le raconter est très difficile car les voyages se vivent et si vous faites cette route demain, votre expérience sera sans doute toute autre, même si la route est tracée, son âme reste elle, en dehors des sentiers battus.
—
Consultez nos programmes sur la Route 66
Si vous êtes un particulier, rendez-vous dans votre agence de voyage locale préférée et renseignez-vous sur les voyages offerts sur la Route 66.