À la découverte des incontournables de la Côte-Nord
Ecrit par Maud
Réputée pour l’observation des baleines, la Côte-Nord a beaucoup à offrir et regorge de surprises ! Il faut dire qu’elle ne manque pas d’espace avec ses quelques 1300 km de côte entre Tadoussac et Blanc-Sablon. Avec Linda et Sarah nous partons à la découverte de trois secteurs incontournables : Le Fjord du Saguenay, Tadoussac et Baie-Comeau. Les deux premiers font souvent partie de l’itinéraire des voyageurs venant découvrir Québec, mais le dernier est plus méconnu.
Voici un petit aperçu de ce qu’il est possible de faire et de voir sur la Côte-Nord en 4 jours.
LE FJORD DU SAGUENAY – SACRE-COEUR ET L’ANSE DE ROCHE
Jour 1
Parties de bon matin en car depuis Montréal, nous récupérons d’autres compagnons de route à Québec et déjeunons à Baie-Saint-Paul. Située dans la région de Charlevoix, on peut difficilement ne pas s’y arrêter, tout d’abord parce que c’est le point de départ de la magnifique Route du Fleuve mais aussi parce que l’architecture colorée de la rue principale ne laisse pas indifférent. Une fois repus, nous empruntons la route 362 et longeons le fleuve Saint-Laurent jusqu’à la Baie-Sainte-Catherine en passant par Saint-Siméon et Port-au-Persil dont la jetée et la chapelle McLaren détournent le temps d’un instant bon nombre de voyageurs.
Nous filons prendre le ferry afin d’atteindre notre destination : la Côte-Nord. Pas de bélugas à l’horizon mais le paysage de la traversée se suffit à lui même. Une fois à Tadoussac nous continuons jusqu’à Sacré-Coeur où nous passons la nuit. Mais avant, nous partons observer les ours noirs au coucher du soleil, enfin c’était l’idée. A la place, nous apercevons un loup !
Jour 2
Après une bonne nuit de sommeil, nous nous rendons à l’Anse-de-Roche, belle fenêtre sur le Fjord, où paraît-il, il est possible d’observer un magnifique coucher de soleil.
Non loin, nous suivons Jérémy, propriétaire passionné, au travers d’une forêt boréale ponctuée de cabanes dans les arbres et de bulles reliées entre-elles par des sentiers poétiques. La préférée de cet ancien professionnel du spectacle vivant, tombé en amour de la région : la Reboule, une bulle de vin posée sur une table à laquelle on accède par un chemin sinueux, comme en état d’ébriété. Cap ensuite sur Tadoussac !
ENTRE TADOUSSAC ET LES ESCOUMINS
On ne peut que tomber sous le charme de Tadoussac, petit village authentique avec cet immense hôtel emblématique et sa petite chapelle au toit rouge, sa baie et bien sûr ses fameuses baleines. Un petit tour au Poste de Traite Chauvin, reconstitution du premier poste de traite en Nouvelle-France, nous en apprend plus sur le rôle important qu’a joué ce village au XVIIème siècle. Et pour en savoir plus sur les baleines et autres animaux qui peuplent le fleuve Saint-Laurent, rendez-vous au Centre d’interprétation des mammifères marins (le CIMM) où les chercheurs se font un plaisir de parler de leurs travaux et de faire découvrir les particularités des espèces ainsi que de l’environnement exceptionnel qui les entoure. Une visite qui se couple très bien aux croisières d’observation.
Après déjeuner, il est temps de mettre en pratique ce que nous venons d’apprendre. Nous embarquons à bord d’un zodiac de 60 places et nous rapprochons du phare Haut fond-prince à l’architecture singulière. Laissé à l’abandon il est désormais à vendre pour 1 dollar à celui qui s’engage à le restaurer…
Mais alors que nous filons sur l’eau, un bref mouvement fait s’arrêter le bateau et taire tous les passagers. Notre concentration se focalise sur les flots alentours, et après de nombreuses fausses alertes (une simple vague se transformant vite en une baleine, un simple morceau de bout de bois en un phoque et une mouette au loin en un béluga), nous apercevons enfin le dos d’un petit rorqual qui sonde presque aussitôt. Nous restons là quelques minutes, attendant que le rorqual ressorte de l’eau, ce qu’il finit par faire mais bien plus loin. Le bateau reprend sa course et cette fois ce sont deux rorquals qui font leur apparition. Les baleines et bélugas sont timides aujourd’hui mais les phoques, eux, sont de sortie : phoque du Groenland, phoque gris, et phoque commun montrent le bout de leur nez.
La croisière s’achève après un petit tour dans le fjord du Saguenay, au pied des falaises. Une belle excursion mais attention malgré le soleil qui tape, le vent marin frigorifie les plus téméraires.
Après un petit tour à la nouvelle Microbrasserie de Tadoussac puis un repas bien apprécié, nous rejoignons notre bel hôtel.
Jour 3
Lever encore bien matinal et programme chargé en ce troisième jour. Nous apprenons que la région regorge de hauts sites de plongée : Cap-de-bon-désir, L’Anse de Roche, Les Escoumins (de renommée mondiale), et qu’elle est également riche en archéologie comme nous le présente si bien le centre Archéo Topo. On recense plus de 1300 sites archéologiques retraçant 9000 ans d’histoire, des autochtones aux premiers colons. Les expositions permanentes, les divers ateliers, les sentiers d’interprétation et la librairie bien fournie et ciblée, conviennent aux petits comme aux grands, sans parler de la vue privilégiée sur la baie des Grandes Bergeronnes. Ici, nous le rappelle Joelle Pierre, directrice enjouée, l’accent est mis sur l’expérience du client.
Le temps est incertain, mais il en faut plus pour gâcher notre plaisir. Notre prochain stop : le centre d’interprétation et d’observation de Cap-de-Bon-Désir, un arrêt parfait pour un pique-nique. Des spécialistes se tiennent prêts à répondre à toutes vos questions et des baleines passent parfois tout proche des rochers. On peut également apercevoir le manège des bateaux pilotes. Le Saint-Laurent avec ses courants et ses hauts fonds est un des fleuves les plus difficiles à naviguer au monde. Les gros bateaux doivent obligatoirement utiliser les services d’un pilote du Saint-Laurent. Ainsi un pilote prendra le contrôle du navire aux Escoumins, un autre le prendra à Québec, puis un autre à Trois-Rivières et encore un différent à Montréal.
Nous poussons la route jusqu’à Les Escoumins et c’est maintenant en kayak de mer que nous irons à la recherche des baleines. On nous dit qu’elles peuvent s’approcher de très près et que c’est une impression qu’on ne risque pas d’oublier! C’est donc avec hâte et un peu d’appréhension que nous portons nos kayaks à la mer et nous nous lançons. Pas besoin de savoir en faire, les informations sont claires et efficaces et nous prenons confiance rapidement. Après quelques minutes, un béluga se fait remarquer mais le temps pour nous de stopper les kayaks et de se rassembler pour ne pas gêner une éventuelle approche, la mascotte du fleuve est déjà bien loin. Espèce menacée de disparition, les bélugas vivent à l’année ici et il est interdit de s’en approcher afin de ne pas modifier leur comportement. De toute manière, il est temps pour nous de regagner la terre ferme car l’excursion touche à sa fin.
Nous visitons un site de camping dont on ne peut que jalouser la vue sur le fleuve puis rejoignons le centre de découverte du milieu marin des Escoumins où une petite vidéo nous montre une richesse subaquatique que je ne soupçonnais pas. Pendant que nous suivons l’exposition interactive, un appel nous invite à venir sur la terrasse. Un petit groupe de bélugas traverse nonchalamment le fleuve devant nous alors qu’un bateau pilote s’approche d’un énorme navire brésilien.
Loin de se répéter les différents centres de découverte du milieu marin de Tadoussac, Cap-du-Bon-Désir et Les Escoumins se complètent pour nous donner un aperçu complet de la richesse du fleuve du Saint-Laurent et de son importance.
Nous passerons la nuit dans un magnifique condo avec vue sur le fleuve. A peine le temps de poser nos affaires et nous partons sur les rochers car ce n’est pas moins d’une cinquantaine de bélugas qui passeront devant nous pendant les prochaines minutes. Un spectacle incroyable suivi d’une dégustation de homards. Difficile de se souvenir que c’est un fleuve et non la mer que nous observons depuis le début du séjour.
BAIE-COMEAU – PLUS QUE L’ON PENSE
Jours 4 & 5
Le ciel est gris et pour le lever du soleil il faudra repasser mais de toute manière nous n’avons pas le temps de traîner car de la route nous attend. Destination : Baie-Comeau. La brume persiste, donnant une ambiance toute particulière à la visite de Manic-2, une des installations hydroélectriques Jean-Lesage qui fait la fierté des québécois. Pas besoin d’être fan de ce sujet pour être impressionné par les installations! C’est technique mais bien vulgarisé. S’ensuit la visite de la Manufacture de savon Borale « savon extra-pur » fabriqué selon la méthode marseillaise et auquel on ajoute des huiles essentielles venant majoritairement de la forêt boréale. En bonus, nous repartons chacun avec un savon, testé et approuvé. Puis nous nous rendons à l’usine de la Microbrasserie St-Pancrace et découvrons comment sont créées les bières nord-côtières là aussi testées et approuvées grâce à une petite dégustation. Ici, on utilise essentiellement des produits d’artisans régionaux et chaque bière a un lien avec les différents lieux de la Côte-Nord. La Sinueuse par exemple est appelée ainsi d’après la route 389, cette route du grand nord qui part de Baie-Comeau et que certain nomment « la voie sacrée des grands nomades« .
Mais la plus belle surprise est le Parc Nature de Pointe-aux-Outardes connu pour ses kilomètres de plage de sable fin, ses multiples activités et ses nichoirs à oiseaux (prêt-à-camper originaux et créatifs, dédiés à un oiseau en particulier). Pressés par le temps, nous ne profitons pas pleinement du site noyé dans la brume mais ça nous suffit pour en évaluer la beauté et l’intérêt.
Il est déjà temps pour nous de nous rendre à l’aéroport de Baie-Comeau et de retourner à Montréal. Mais la météo en a décidé autrement et notre vol est annulé. Le prochain étant le lendemain soir, c’est en car que nous rentrerons. Un voyage est souvent fait d’imprévus et le bon côté des choses ne tarde pas à se faire connaître. Nous passons la nuit dans un hôtel à la vue sublime, admirons un magnifique lever de soleil et la route invisible la veille se révèle être vraiment belle, longeant le fleuve sur plusieurs kilomètres. Un dernier petit imprévu nous empêche de prendre le traversier à Tadoussac et nous fait contourner le fjord du Saguenay pour emprunter à Chicoutimi une autre belle route : la 175 qui traverse la réserve faunique des Laurentides.
Il semblerait que la Côte-Nord ne veuille pas nous laisser repartir et à dire vrai, on ne serait pas contre!
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