Découverte de la Côte-Nord : la nature à l’état brut

Article rédigé par Guillaume.

La Côte-Nord est une région administrative du Nord-Est du Québec située entre la province de Terre-Neuve-et-Labrador et le Saguenay-Lac-Saint-Jean. Comme pour la Gaspésie, sa population est surtout située sur les rives du Saint-Laurent. L’économie de la Côte-Nord est surtout axée sur la pêche, la foresterie et les mines. Géographiquement, la Côte Nord débute à Tadoussac. Nombreux sont donc ceux qui ont déjà mis un pied là-bas. Il serait dommage pourtant de n’y mettre qu’un pied tant la région a de choses à offrir !

Vous suivrez dans ce récit notre périple de quelques jours au travers de cette immense région et ses nombreux attraits. Consultez le menu !

Lundi 03 Juillet 2017 – Jour 1 : Antipasto

Ça y est, nous y sommes. 15h. Rendez-vous à l’aéroport international de Montréal, un vol vers Baie-Comeau. Tous les facteurs  sont réunis pour débuter une de nos plus belles aventures au Québec. Première expérience dans cette région pour nous 4, l’excitation est à son comble, mêlant curiosité, joie et soif d’aventure.

2h plus tard, nous atterrissons à Baie-Comeau, accueillis par nos chères accompagnatrices du Québec Maritimes Marie-Pier et Zoé. Départ pour le Parc Nature de Pointe-aux-Outardes, situé à 30 minutes de l’aéroport. C’est un organisme à but non lucratif ayant pour vocation de protéger et mettre en valeur le site, de façon durable. Cette micro péninsule est unique par la biodiversité qu’elle recèle. Huit écosystèmes distincts s’y succèdent, de la forêt boréale aux battures, en passant par la plage et les dunes, en plus d’accueillir le deuxième plus grand marais salé du Québec.

Denis, le directeur général du site, qui est aussi Wabush, est un fier intervenant dans la conservation et le développement de l’aspect autochtone du site.

Démarre alors une visite du site passant par les différents écosystèmes du parc, les hébergements « atypiques » tels que les perchoirs à oiseaux, ainsi qu’un site traditionnel amérindien au détour de mythes et légendes contés par notre ami Wabush. À la fin de notre tour, l’estomac creusé par le voyage, c’est avec conviction et vigueur que nous soupons en compagnie de nos hôtes autour d’une tablée regorgeant de produits locaux marins, tels que le fameux crabe des neiges, homards, ou autres crevettes, pour le plaisir de nos papilles avec bien sûr un Thé du Labrador en guise de digestif.

Nous prenons ensuite la route pour rejoindre notre hôtel à Baie-Comeau où nous passons la nuit.

Mardi 04 Juillet 2017 – Jour 2 : Primavera

Nous quittons la ville de Baie-Comeau pour nous rendre vers l’installation hydroélectrique Manic-2, la Centrale Jean-Lesage, située à 30 minutes de notre hôtel.

Petite sœur du barrage Manic-5 (le plus grand barrage à voûtes multiples au monde), la centrale Jean-Lesage dispose d’une capacité pouvant alimenter plus de 250.000 foyers à elle seule. Sa visite est très instructive sur la création et l’utilisation de l’énergie hydraulique, très répandue au Québec.

Départ à présent pour Sept-Îles, avec une pose lunch au phare de Pointe-des-Monts à Baie-Trinité pour apprécier la vue et le côté « seul au monde » que procure cet endroit.

Une fois arrivé à Sept-Îles nous faisons la connaissance de Diane avec qui nous partons au Vieux Poste de Sept-Îles, site d’interprétation historique présentant la vie au quotidien dans un poste de traite des fourrures au 19e siècle. Ses protagonistes sont habillés en tenue d’époque, sur le même principe que l’ancien poste de traite du Fort Témiscamingue dans la région de l’Abitibi, que nous avions abordé dans un précédent article.

Comme son nom l’indique, la ville de Sept-Îles comporte dans son archipel, sept îles protégées. C’est vers ces dernières que nous nous dirigeons dans une excursion en zodiac, plus spécifiquement l’île Grand Basque, disposant de plusieurs kilomètres de sentiers et sites de camping rustique sur son île.

Retour ensuite sur la terre ferme pour entamer un tour de la ville et nous rendre au restaurant du port avant de gagner notre hôtel pour y passer la nuit.

Mercredi 05 Juillet 2017 – Jour 3 : Aperitivo

Belle journée qui se lève, le soleil annonciateur d’un présage plus que positif. C’est vers l’aéroport de Sept-Îles que notre périple se poursuit.

Direction l’Île d’Anticosti, qui sépare la Gaspésie et la Côte-Nord dans le Golfe du Saint-Laurent. Plus grande île du Québec, sa superficie est comparable à celle de la Corse. Cette île mystique, de par sa côte aussi longue qu’un Montréal-Québec, fut témoin de nombreux naufrages. Elle était, dans son histoire, la propriété d’un riche chocolatier Français : Henri Menier. Il donna d’ailleurs son nom au port de la ville (Port-Menier). Féru de chasse, il décida d’introduire le chevreuil sur l’île pour son plaisir et celui de ses proches en délogeant tous les prédateurs pouvant nuire à l’expansion de l’espèce.

Aujourd’hui l’espèce représente plus de 150.000 spécimens soit environ 100 chevreuils pour 0.2 habitants. Véritable paradis pour les chasseurs, elle comporte cependant un grand territoire protégé (le parc national d’Anticosti) par la SEPAQ.

Au programme de la journée, visite de la Baie Sainte-Claire, lunch au milieu des chevreuils où nous rencontrons notre ami Hervé, un chevreuil habitué à venir partager les repas des habitants, découverte du magasin général du village qui retrace l’histoire de l’île pour finir avec un magnifique coucher de soleil proche d’un phare emblématique de l’île. La magie est en train d’opérer…

Il est à présent temps de nous rendre dans notre logis, pour un peu de repos et savourer une des spécialités de l’île, le homard.

Jeudi 06 Juillet 2017 – Jour 4 : Secondo

Encore une magnifique journée qui s’annonce dans notre périple, après un petit-déjeuner à l’auberge, nous partons pour la journée à la découverte de l’île.

Une journée étant beaucoup trop courte pour découvrir toute l’île, nous avons dû faire face à des choix cornéliens pour choisir nos visites. Nous avons donc privilégié les attraits les plus touristiques mais ces derniers ne représentent qu’une fraction du potentiel de l’île. Rendez-vous donc à la Baie de la Tour, un endroit à couper le souffle où nous démarrons le sentier des Télégraphes. Nous nous rendons ensuite à la Chute Voréale, symbole touristique de l’île pour enchainer avec l’exploration de la grotte Patate, en quête des fossiles de l’île, avant de finir avec l’épave du Wilcox (navire échoué en Juin 1954).

Vendredi 07 Juillet 2017 – Jour 5 : Contorno

Après une courte pêche matinale (infructueuse), il est temps de quitter notre auberge pour nous rendre à l’aéroport en direction de Sept-Îles pour prendre notre vol retour.  C’est avec de l’émotion que nous quittons cette magnifique île avec l’espoir d’y retourner un jour afin de découvrir le reste des secrets qu’elle a à nous livrer.

Direction Longue-Pointe-de-Mingan à présent pour nous rendre sur l’île aux Perroquets. Loin de faire 16 fois la taille de l’île de Montréal comme Anticosti, cette île se caractérise comme étant un oasis solitaire aux confins du mythique Archipel des Mingans.

Après 200 kilomètres entre Taïga et Toundra, nous arrivons au quai de la ville pour prendre un petit bateau qui nous emmène sur l’Île. Après 20 minutes, au cœur de l’épais brouillard nous entrevoyons une île. Véritable scène fantomatique, l’île semble flotter sur la mer. Au fur et à mesure de notre approche, les formes se dessinent pour laisser apparaitre le phare et la maison de son gardien, des formes dansantes tournent autour de cette terre effectuant de réguliers plongeons dans la mer. Il s’agit des Fous de Bassan ainsi que des Macareux-Moines, aussi appelés perroquets, ayant donnés leur nom à l’île de par leur densité sur cette terre. Véritable refuge pour ces oiseaux, l’île est protégée par Parc Canada afin de leur permettre de vivre en toute tranquillité sur ces lieux.

Nous sommes accueillis par nos hôtes, gardiennes de l’île et du phare, dormant respectivement dans la maison du gardien et de l’assistant gardien. Après un rapide tour de l’île, nous prenons possessions de nos chambres avant d’aller en haut du phare pour contempler l’horizon et observer la faune insulaire avec en bonus l’observation de plusieurs rorquals.

La journée se finit autour de la table avec encore un excellent repas et de beaux échanges avec les gardiennes. L’épaisse brume nocturne a envahi l’île, le rayonnement du phare peine à transpercer ce brouillard et seul le bruit des vagues s’écrasant sur la rive se fait entendre dans ce cadre lunaire.

 Samedi 08 Juillet 2017 – Jour 6 : Dolce

Le matin arrivé, nous prenons le petit-déjeuner au gîte avant de traverser le brouillard à bord de notre petite embarcation pour regagner la terre ferme. Nous prenons la route vers l’emblématique village de Natashquan, « Nutashkuan » en langage Innu, qui signifie « là où on chasse l’ours ».

Natashquan était historiquement une terre de pêcheur, notamment pour la morue, qualifiée de « miraculeuse » de par son abondance. Mais Natashquan c’est aussi la terre mère du très célèbre Gilles Vigneault, poète, auteur-compositeur-interprète, qui a donné ses lettres de noblesse au village.

Arrivés au village, nous sommes accueillis par Dominique qui nous fait visiter le village, avec la vieille école, le nouveau projet Gilles Vigneault sur sa maison d’antan et celle de ses parents et avant de nous emmener voir les traditionnels Galets, case des pêcheurs où ils entreposaient leur matériel et vendaient leurs prises.

Après cette riche journée de découvertes, nous finissons la journée autour d’un verre à l’auberge en profitant de la tranquilité des lieux.

Dimanche 09 Juillet 2017 – Jour 7 : Digestivo

Nous attaquons notre dernière journée complète en Côte-Nord – après le retour à Havre Saint-Pierre, la matinée fut remplie de visite d’hébergements, nous passons ensuite l’après-midi en excursion dans la Réserve du parc national de l’Archipel-de-Mingan sur les îles Quarry et Niapiskau.

Nous découvrons donc les fameux monolithes de l’archipel, véritables symboles de ces îles (avec le macareux-moine),  ce sont d’immenses rochers friables qui ont été façonnés au fil du temps par l’eau et le vent pour faire de ces îles un véritable musée à ciel ouvert.

Après un tour de l’île, nous nous enfonçons dans la forêt boréale de la réserve en compagnie d’une guide naturaliste qui nous fait une belle interprétation de la flore environnante.

Lundi 10 Juillet 2017 – Jour 8 : Espresso

C’est à présent le moment de rentrer, direction l’aéroport de Sept-Îles pour retourner à Montréal.

La Côte-Nord, cette belle région inexplorée est un vrai havre de paix pour les amateurs de nature et de tranquillité. Ce qui m’a le plus marqué durant mon voyage c’est la gentillesse et la bienveillance des gens de cette région. La beauté des paysages fut aussi un beau souvenir pour moi. Concernant Anticosti, cette île énigmatique et sauvage fut mon réel coup de cœur. Ayant pour but primaire la chasse et la pêche, elle s’ouvre tranquillement au tourisme classique avec d’autres attraits, ce qui lui réussit très bien. J’espère de tout cœur pouvoir un jour retourner là-bas au moins une semaine pour explorer chaque recoin de l’île.

Cette région s’adresse aux gens voulant sortir des sentiers battus, recherchant une expérience touristique unique loin des circuits classiques. Je recommande fortement cette région et ce circuit et je pense que dans quelques années la Côte-Nord saura tailler sa place dans le panorama touristique Québécois.

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